Mon esprit de travers
Se couche au ras du sol
C’est m'enfouir que j'espère,
Quand la fuite paraît folle.
Mes mains sont faibles
Et tremblent sur le chien
Dérisoire confidence
Que lèche d’un air abruti
La fausse providence…
Mon esprit de travers
Ne sait se faire connaître
C’est un gnome pervers
Dont le secret est maître
Son ombre est trop bavarde
Provocant la lumière
Dans une mise en garde
Où glissent des vipères...
Les anneaux m’enserrent et puis m'étouffent
Leurs reptations vicieuses dévoilent mes esbroufes
Soudain mettant à nu mes caches orgueilleuses
Mon esprit de travers
M'a ligotée sous la pierre
D’un autel ordinaire
Pour survivre je dissimule
Les spires noueuses
Qui habitent ma tête
En fièvres scandaleuses
Incapable de tout calcul
Je tente d’exister
Dans un cloitre imparfait
Revissant le couvercle
Sur la marmite obscure d'où geint
Une pythie infecte
Mon esprit de travers
Jusqu’au sol se terre
Rêvant d’anéantir
Ce qui me fait parfois
Espérer jusqu’au pire
Je me demande avec angoisse
Ce qui chez moi ne va pas
Et depuis quand
Et puis pourquoi
Car je ne peux me mettre au jour,
M’affronter à mon tour
Je suis l’objet de mon mépris,
Triste juge,
Condamnée sans sursis.