in utero

Une jumelle d’enfer
A germé dans ma tête
Quand le soleil et la vie m’écartèlent
Elle se rengorge
Et me tète

Elle me veut impuissante
A dompter les furies
Qui me hantent
Elle happe
Avec une fièvre moqueuse
Mes ombres démentes
Elle mord avec violence
Dans ma chair pétrifiée
Injectant son venin
Sous ma peau morcelée

Peut-être suis-je mort née
Et qu’une autre a pris la place,
Démoniaque et vorace,
Laissant à peine dans un recoin
Un songe de ce que j’aurais été

Une jumelle d’enfer
Maîtrise tout mon être
Condamnant la beauté
Et la simplicité
Son chant démultiplié
Recouvre ma voix
Me laissant croasser
De pénibles émois

Une jumelle d'enfer
A détruit peu à peu
L’édifice mortuaire
Où s’entrouvraient
Mes yeux
Et lorsque je suis aveugle
Elle jouit
Sous de noirs rayons
Elle tire un cauchemar
Du fil de mes haillons

Dans sa main gauche
Elle tient
Un écarteur rouillé
Et sa patte griffue
Greffe au fond de mon âme
Un obscur tribut
Forgé pour m’entraver
D’acier impitoyable,
Tissé en pleurs de femme

Elle se fraie un chemin
Claquant de vieux sanglots
Jusqu’à mettre bas
Les gerbes de la babayaga.

Admin Messages : 67 Date d'inscription : 21/07/2013

Terriblement touchant, comme j'aime tes mots !!!

Messages : 40 Date d'inscription : 22/07/2013 Age : 48 Localisation : Sur le fil

...
Foulala ... celui-là .... il est fort violent....il cogne grave..... bouleverse.....
une P'tin de Gerbe....